Saint-Sulpice-La-Pointe, du grain à moudre !

Saint-Sulpice-La-Pointe, du grain à moudre !

Michel, pourquoi nous as-tu abandonnés ??

 

-         « Michel, Michel » gémit une voix plaintive.

 

Le marcheur de Dgam que je suis stoppe net son pas décidé, se retourne, mais ne voit personne.

 

-         « Michel, pourquoi m’as-tu abandonné ?? »

 

Cette fois-ci je n’y tiens plus. Bien que conscient de l’incongruité de la scène mais croyant avoir affaire à quelque farceur, je lance tout seul dans la rue « Qui parle ? »

 

-         « C’est moi, le passage Pescayres ».

-         « pardon ? »

-         « oui, c’est moi, le passage Pescayres. Pourquoi suis-je ainsi délaissé, qu’ai-je fait ? »

-         Je dois être fatigué, ce n’est pas possible, et pourtant je m’entends répondre « mais…je ne suis pas Michel ?! ».

-         « Je sais bien », me répond la voix, « je ne risque pas de le voir : il n’a jamais daigné s’intéresser à une seule route de Saint-Sulpice !» 

-         « Pardon, mais…vous voulez me faire croire que c’est une rue qui me parle ? »

-         « pas une rue : un passage. Mais un passage en plein hyper-centre de Saint Sulpice, à moins de 130 mètres de la place centrale Octave Médale tout de même ?! » me répond la rue. Car il faut bien l’admettre, il n’y a personne alentours et ce doit être la rue –pardon : le passage des Pescayres- qui me parle. On est en plein délire, alors à y être je continue la conversation : « que voulez-vous de moi ? »

-         « Que vous témoigniez dans Dgam que Michel m’a abandonnée » sanglote presque la voix. Pardon, le passage.

-         « je peux prendre une photo si vous voulez ? » lui réponds-je. En même temps, sur le moment, je ne m’imagine pas retranscrire notre conversation au risque de passer pour…un élu de la majorité tant ma situation est surréaliste. Ou ubuesque, choisissez. Sans attendre de réponse, je photographie le passage, il est vrai, en très très mauvais état.

 

 

 Pescayres.jpg

 

 

Et moi de répartir : « Théodore Leclercq disait que « l’amour vit de sacrifices » ; si ça se trouve c’est pour cela que vous êtes dans cet état : il vous aime, l’adjoint aux travaux ! Car c’est bien de lui dont vous parlez, n’est-ce pas ? »

-         « non mais tu me prends pour ses colistiers ou quoi ??! Tu sais très bien qu’il nous laisse toutes et tous à la merci de la pluie, du froid, des crevasses, et tu crois que c’est par amour ?? Cours publier ta photo, et vite !! »

 

L’emploi du tutoiement conjugué au débit accéléré de la voix et à son ton impérieux me commandent de passer mon chemin tout en promettant « Ok, Ok, je publierai demain la photo ». La jeune fille que je croise alors me regarde les yeux écarquillés. Je baisse la tête et accélère le pas.

 

La nuit dernière la voix m’a réveillé en sursaut : « Michel, Michel, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Je dois avouer que je n’ai pas osé réveiller qui que ce soit au risque de passer pour fou, et c’est ainsi que vous avez sous les yeux le témoignage de ma promenade passage des Pescayres.

 

Allez voir sur place, et faites-nous un retour de votre expérience surréaliste dans les rues de Saint-Sulpice abandonnées par nos élus. Pardon : les passages aussi.

 

Dgam



25/09/2017
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